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Ben Bohane s’est rendu au Sud de Pentecôte pour assister aux Sauts du Gaul et a découvert qu'il y a beaucoup d'autres choses à faire sur cette île il recommande d’y séjourner quelques jours.

C'est la première saison de sauts d'Ernestino et son père est fier d’être là pour le guider.

C'est une vieille tradition transmise de père en fils et maintenant, Ernestino, âgé de seulement 8 ans, s'active et fera le « grand saut » cette année. Son père, Joanès Asal, est connu pour être l'un des «plongeurs terrestres» de Pentecôte parmi les plus expérimentés, un homme qui a sauté «des centaines» de fois dit-il avec un grand sourire entouré d'une barbe grise.

Cette saison, cependant, il se concentre à enseigner à son fils tout sur les traditions qui a ont inspiré ce qui est devenu le saut à l'élastique et est maintenant célèbre dans le monde entier.

Ils sautent tous les samedis pendant les mois d'avril, mai et juin à Rangusuksuk. Et ce jeudi, avant le prochain saut, je monte à Ranmil, leur village situé au-dessus de la colline. Sur une pente douce j’aperçois une tour de bois élaborée avec des lianes. Ce monument temporaire est élevé pour démontrer la force de leur culture et de leur courage.

Plus haut, sur une crête de montagne, nous nous déplaçons le long d'un sentier escarpé dans la jungle, et je vois le sol de la forêt recouvert de pamplemousses mûrs et de mandarines, tombés à terre suite au passage du récent cyclone.

Avec des sols aussi riches et autant des jardins abondants, ils n'ont pas besoin de s'inquiéter des tempêtes occasionnelles - ils sont bien habitués à la générosité de la nature et à son souffle occasionnel. Plus loin, je vois des morceaux de kava étalés sur une table de bambou, séchant au soleil. C'est un autre jour de ciel bleu cobalt et la vue d'ici sur la partie sud de l'île où il se rencontrent terre et mer est magnifique.

«Viens et je te montrerai l'arbre que nous utilisons pour faire la tour», me dit Joanès après les avoir rencontrés tous les deux dans le nakamal (maison de réunion) frais et sombre, à l'intérieur du village. Nous nous déplaçons dans la lumière du soleil et descendons un chemin rocailleux jusqu'à ce que Joanès trouve le bon arbre.

Je le regarde caresser les feuilles et les branches, expliquant sa signification à Ernestino. Plus tard, nous trouvons un arbre différent avec des lianes en spirale - celles qu'ils utilisent pour s’attacher les chevilles quand ils sautent. Les lianes doivent avoir la bonne taille et être coupées à un moment particulier de l'année pour leur élasticité - leur vie en dépendra.

Ensuite, nous faisons un détour par le jardin, où Joanès et un ami utilisent une machette sur une épaisse branche tombée au sol et façonner rapidement un outil de fouille traditionnel afin de déraciner un igname. saison du Nagol suit à peu près le début de la récolte des ignames, qui sont généralement plantées tard dans l'année et déterrées pendant la saison des sauts.

Plus tard, Joanès montre à son fils l’étui pénien qu'il portera lors de son saut et la ceinture épaisse qui le maintiendra. Il y a un tabou impliqué dans la préparation des sauts dont je ne serai pas au courant, susceptible d'impliquer des esprits ancestraux.

Mais pour moi et les touristes qui font ce voyage pour les regarder sauter de ces tours, ne doutons pas qu’il aura besoin de toute sa foi pour effectuer le grand saut.

Es-tu effrayé? je demande à Ernestino. Son regard se tourne rapidement vers son père et puis de nouveau vers moi, avant de répondre d’un"Non!" retentissant. Son sourire est emphatique mais je peux voir dans ses yeux que ce n'est pas une chose facile.

Avant de quitter le nakamal cet après-midi, le chef Rémi et Joanès insistent pour partager un ‘shell’ de kava Plus tôt, je les ai regardé avec d’autres hommes broyer les petits morceaux de kava en utilisant un pilon circulaire de corail pour ensuite le passer à l'eau. Je descends la demie noix de coco de liquide brunâtre et je ressens vite la sensation d'engourdissement autour de ma bouche ainsi qu’une agréable sensation de détente.

Il est temps de demander au chef Paul et Joanès l'histoire derrière le Nagol.

Nous avons cette légende qui remonte à très longtemps transmise par nos « bubus » (ancêtres). Un jour, un homme et une femme se disputaient chez eux. Elle a s’est enfuieet il l'a poursuivie à travers la jungle. Elle a essayé de lui échapper mais il a continué à la poursuivre.

Finalement, elle a trouvé un arbre qu'elle a escaladé pour s'enfuir mais il continuait à la pourchasser. En haut de l'arbre, elle a trouvé une liane et l'a attachée autour de sa cheville et juste au moment où il montait et s'approchait d'elle, elle a sauté de l'arbre.

L'homme a immédiatement sauté après elle, mais parce qu'elle avait la lianeattachée à elle, elle a atterri sur la terre et n'a pas été blessée, mais l'homme est tombé directement au sol et est mort. "

Un petit rire étouffé parcourt le nakamal. C'est une histoire curieuse et quand je regarde tout se dérouler le samedi, alors que les touristes entrent et se rassemblent au pied de la tour, j'ai une question que je souhaite poser au chef Rémi (chef Paul ?).

Au-dessus de la tour se trouve une piste de danse, je peux voir les hommes en nambas ( étuis péniens) et les femmes en jupes faites de fibres végétales chanter et se déplacer en piétinant sur des rythmes tribaux. Ils clament leurs encouragements - Weh! Weh! - aux plongeurs qui se déplacent avec précaution sur les plates-formes d'où ils plongeront.

Je demande : "Puisque ce rituel est basé sur l'histoire d'une femme essayant d'échapper à un homme, comment se fait-il que ce soient les hommes qui sautent maintenant et pas les femmes?"
Le chef Rémi (chef Paul ?) pointe du doigt les femmes qui dansent vêtues de leurs jupes d'herbe et rit.

"Nous le faisons pour protéger leur pudeur!" dit-il, et soudainement j'ai une l’image d'une femme qui tombe au sol avec leur sa jupe d'herbe qui s'envole également... et aucune autre explication n'est requise.
De nombreux excursionnistes viennent seulement à la journée mais ayant passé 5 jours dans une maison d'hôtes au confort sommaire mais charmante appelée Noda non loin de la côte, il devient vite évident qu'il y a beaucoup d'autres choses à voir et à faire autour de Pentecôte.

Je profite d’une belle plage de galets lissés par la mer, d’où je regarde les pirogues passer devant les couchers de soleil. À proximité se trouvent des grottes (dont une avec une rivière souterraine) et des cascades spectaculaires.

Un matin, après avoir regardé des enfants jouer au ballon dans le village, je retrouve des garçons qui sautent d'une cascade à proximité. Plus tard mon guide local Albert et le chef Paulm'emmènent dans une mini-aventure vers deux autres cascades étonnantes, à environ une heure de marche.

Ces promenades dans la nature préservée suivies d'un bain de soleil alors que le soleil plonge sous l'horizon me rappellent tout ce que cette île peut offrir au-delà du Nagol, élément culturel phare.
Séjourne y quelques jours et tu comprendras

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